Une chronique de Jean-Benoît Nadeau, dans Le Devoir.

Le gratin de la Real Academia Española présentant son nouveau dictionnaire. Source: RAE

Le gratin de la Real Academia Española présentant son nouveau dictionnaire.
Source: RAE

À Paris, députés, académiciens et journalistes se crêpent le chignon. Faut-il dire « Madame la présidente » ou « Madame le président » de séance à l’Assemblée nationale ? (Ma chère !) Entre Français et Québécois, combien d’engueulades sur le thème ton-anglicisme-est-pire-que-le-mien ! (OMG MDR).

Or, des nouvelles venues d’Espagne nous montrent qu’il est possible de concevoir la langue autrement qu’à regarder dans le rétroviseur en fredonnant « C’était l’bon temps » ou qu’à se chamailler sur une norme québécoise en retombant dans la guerre du joual.

C’est qu’à Madrid, le 16 octobre dernier, l’Académie royale espagnole célébrait son tricentenaire avec le lancement de la 23e édition de son vénérable Diccionario — en présence du roi Felipe, ¡ naturalmente ! Fait intéressant pour nous francophones : ce dictionnaire de référence — 93 000 mots, 2400 pages — n’est pas signé par la seule Académie espagnole, mais par les… 22 académies de la langue espagnole.

Oui, vous avez bien lu. Il existe 22 académies de la langue espagnole dans 21 pays — dont deux aux États-Unis, une à Porto Rico et l’autre à New York.  Lire la suite.