Une chronique de Jean-Benoît Nadeau parue chez Le Devoir.
Depuis dix ans que je fréquente les francophones américains, une question revient sans cesse : pourquoi les Québécois tiennent-ils si peu compte de la francophonie américaine dans leurs stratégies d’information, de communication, de distribution ou de recrutement ?
J’avoue ne pas avoir de réponse. Serait-ce qu’on se méprend sur le sens du mot francophone ? Par ignorance ? Ou parce que, pour citer l’anthropologue Serge Bouchard, les Québécois ont rejeté cet espace de leur imaginaire collectif ? Ou parce qu’on imagine les États-Unis comme un monolithe linguistique ?
« Et pourtant, pourtant », comme le chantait Aznavour.
Prenez cette statistique parue récemment dans la revue French District, de Miami. Parmi les 168 millions d’abonnés américains de Facebook, 1,3 million déclarent le français comme première langue ! Et les principaux centres sont la Californie (213 000 abonnés Facebook), New York (180 000), la Floride (123 000) et l’Illinois (50 000). Lire la suite.