Un reportage de Jean-Benoît Nadeau dans le magazine L’actualité.

Photo: Sky-Shoot

Photo: Sky-Shoot

La caméra s’envole et fait le tour du superbe lustre en cristal soufflé de la Scala, le célèbre théâtre d’opéra milanais. Images de synthèse? Non, un travelling réel, exécuté par une société de Toulouse, Sky-Shoot, grâce à une caméra montée sur un drone, un robot volant à quatre hélices pesant quatre kilos, télépiloté depuis le parterre, sous le regard méfiant des pompiers milanais.

Pas étonnant que ce soit une société française qui ait réalisé cette manœuvre délicate pour l’émission Secrets d’histoire, de France 2. La France a été le premier pays à ouvrir son espace aérien aux drones commerciaux, dès avril 2012 — soit trois ans avant les États-Unis. Depuis, le nombre de sociétés spécialisées y est passé de 50 à plus de 650. La France compte 1 600 télé­pilotes certifiés, selon la Fédération professionnelle du drone civil, qui recense plus de 70 écoles et 35 constructeurs. Elle organise même son propre salon professionnel, l’UAV Show Europe, dont la troisième édition, en septembre 2014, a réuni 2 000 participants à Bordeaux.

«On ne peut pas monter un secteur industriel sans normes», dit François Baffou, directeur général de la technopole Bordeaux Technowest, qui a lancé le premier projet expérimental de drones civils en France en 2005. Et qui, en 2009, a ouvert le premier de ses trois centres d’essais aériens pour drones.

La France n’est pas seule dans la course: le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Suède, l’Italie, la République tchèque, les Pays-Bas, la Norvège et la Suisse ont également adopté une réglementation, en plus d’Israël et du Japon. Mais la France a encore pris une longueur d’avance en permettant les vols long parcours hors de portée de vue du télépilote.

 

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