Un éditorial de Jean-Benoît Nadeau chez Avenues.ca
C’est, en soi, une petite révolution : après 131 ans d’existence, le quotidien de la rue Saint-Jacques, La Presse, s’est complètement réinventé. De sa version papier, il ne subsiste désormais qu’une édition hebdomadaire qui sort les samedis. Quant à la version quotidienne, La Presse +, elle n’existe qu’en version tablette. Seul son nom rappellera que ce média est issu de la bonne vieille presse à papier de Gutenberg.
Cette transformation représente un pari très ambitieux. Dans un univers finalement assez conservateur, celui de la grande presse quotidienne, la transformation de La Presse est quasi unique au monde. Et l’expérience est suivie avec beaucoup d’intérêt par les éditeurs des cinq continents.
Il faut saluer la volonté de l’actionnaire, Power Corporation, de faire les choses autrement. En 2013, la création de la plateforme technologique de La Presse + avait coûté 40 millions de dollars et nécessité l’embauche de quelques centaines de personnes. On peut espérer que l’abandon de la presse à imprimer ramènera l’entreprise vers la rentabilité, si elles ne le sont pas déjà.