Une chronique de Jean-Benoît Nadeau, dans Le Devoir.
Avant de vous dire tout le bien que je pense du Centre de la francophonie des Amériques, voici une anecdote qui montre le vide qu’il doit combler.
Il y a quelques années, au cours d’un reportage, j’avais découvert les écoles d’immersion française au Canada. Dans les provinces canadiennes, plus de 300 000 jeunes, anglophones pour la plupart, sont scolarisés en français dans les 2000 classes d’immersion des conseils scolaires anglophones. En visitant quelques classes, j’avais été frappé par la carence de manuels, de livres, d’affiches du Québec. Le matériel français, lui, était abondant.
Quelques mois plus tard, je m’en étais ouvert à un haut fonctionnaire à Québec. Ne serait-ce pas une bonne idée de distribuer des photos du Québec dans ces écoles ? Réponse du fonctionnaire : « Oui, mais les écoles, c’est Éducation. Les affiches, c’est Tourisme. Hors Québec, c’est Affaires intergouvernementales canadiennes. »