Un éditorial de Jean-Benoît Nadeau chez Avenues.ca
Le déclenchement hâtif des élections fédérales a fait éclater une belle querelle sur les retraites entre l’Ontario et Ottawa. Les Québécois gagneraient à surveiller l’affaire de près, et pas seulement parce qu’il est rafraîchissant, de temps à autre, de voir Ottawa et Toronto se crêper le chignon, mais bien parce qu’en matière de retraite le Québec est loin d’être à l’avant-garde.
Le gouvernement ontarien veut développer un régime de retraite complémentaire au Régime de pensions du Canada. Ce régime ontarien serait obligatoire pour les 3 millions de travailleurs ontariens ne bénéficiant d’aucun régime de retraite privé. Mais, pour ce faire, l’Ontario aurait besoin de la collaboration du Régime de pensions du Canada. Problème : le Premier ministre Stephen Harper ne veut rien savoir de ce qu’il qualifie de «taxe déguisée».
L’argument des conservateurs est purement électoraliste : un régime de rentes n’a rien à voir avec une taxe ni même un quelconque système de redistribution. Un régime de rentes, c’est un régime public d’épargne obligatoire visant à assurer un minimum à chacun au moment de la retraite. Les rentes sont calculées individuellement en proportion exacte des montants contribués et seule une minorité touche le maximum prévu.