Une chronique de Jean-Benoît Nadeau dans Le Devoir.

Un 14-juillet en France. Photo de l'auteur.

Un 14-juillet en France.
Photo de l’auteur.

Les Français ont bien des congés à leur calendrier, mais le 14 juillet n’est pas un jour férié comme les autres. C’est leur grand-messe républicaine, dont le point d’orgue est le défilé militaire sur les Champs-Élysées. C’est à voir au moins une fois dans sa vie. Il était donc naturel que, l’été dernier, au terme d’une année passée en France, j’y emmène mes enfants, ma femme et nos amis québécois en visite.

Pour bien réussir son 14 juillet, il faut un marchepied, un escabeau et un périscope. C’est à cause de la foule, monstrueuse. Si on n’arrive pas deux heures d’avance, on sera relégué à la septième, la treizième ou la vingtième rangée. L’escabeau, j’avais. Le marchepied aussi. N’ayant trouvé aucun périscope dans les commerces, je me suis résolu à en fabriquer un avec une boîte et deux miroirs de poche. Mes filles, qui ne sont pas en reste, l’ont enrubanné avec du papier bleu-blanc-rouge.

Le matin du défilé, j’avais l’air un peu fou dans le métro avec mon périscope bleu-blanc-rouge qui dépassait du sac à dos et mon escabeau sur l’épaule. J’ai eu l’air moins fou quand, étant arrivés en retard, nous avons pu déployer notre escabeau à la 20e rangée pour regarder défiler la troupe et les engins par-dessus la foule entre les branches de platanes.

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