Un éditorial de Jean-Benoît Nadeau chez Avenues.ca.

La route Transtaïga, au réservoir de Caniapiscau. Photo: Alex Drainville / CC2.0

La route Transtaïga, au réservoir de Caniapiscau.
Photo: Alex Drainville / CC2.0

Si vous examinez la carte du Canada, la première chose qui saute aux yeux, c’est à quel point le Québec est tourné au sud. Chibougamau, ville emblématique du Nord québécois, est à la même latitude que Winnipeg. Et Edmonton est à la latitude du barrage LG2. Le nord du Québec, ce grand négligé, c’est un territoire deux fois plus vaste que la France, très riche en ressources naturelles, où vivent 120 000 habitants saupoudrés dans une trentaine de municipalités et communautés autochtones pour la plupart installées le long du littoral.

Il existe pourtant une épopée nordique québécoise : la colonisation du Lac-Saint-Jean, des Laurentides et de l’Abitibi, le développement de la Côte-Nord et des mines de fer du Labrador, l’ouverture de Schefferville et les chantiers de la Manicouagan et de la Baie-James. En leur temps, tous ces jalons avaient été considérés comme des folies. On ne s’en passerait plus.

Lorsque le premier ministre Jean Charest a présenté le Plan Nord en 2011, c’était la première fois que le Québec se dotait d’une vision d’ensemble pour le développement de notre «Far-North». En avril 2015, le gouvernement de Philippe Couillard a «réactualisé» ce plan, dans une version un peu moins minière et un peu plus sociale. Le document, issu de longues consultations, présente son lot de vœux pieux, mais aussi d’idées intéressantes.

Ce qui ressort de la lecture du plan actuel, c’est que les infrastructures de transport devront être la priorité des priorités pour ce territoire. Il faut des routes et, pour les communautés les plus lointaines, des voies ferrées, des ports et des aérodromes – en attendant la route.

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