Un éditorial de Jean-Benoît Nadeau chez Avenues.ca.
Le remaniement ministériel de jeudi dernier lancerait-il enfin le signal que le gouvernement en a fini avec l’austérité? L’austère troïka économique n’est plus – il ne reste que Carlos Leitão aux Finances. Désormais, la meneuse du jeu sera Dominique Anglade, nouvelle ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, à qui le premier ministre a confié la tâche de sortir l’économie québécoise de l’ornière.
Le temps est venu – nous semble-t-il – d’investir dans la prospérité. Pour beaucoup, cela signifiera aider la PME à se développer. Si le chômage à Québec, en Beauce et à Drummondville est nettement en deçà de la moyenne québécoise, c’est parce que les élus locaux et leurs agents économiques connaissent la seule recette qui marche: cultiver son jardin.
Espérons seulement que ce nouveau gouvernement Couillard saura éviter le mirage aux alouettes des «grands investisseurs étrangers», si prisés de la presse économique. Longtemps, on a favorisé la recherche de grands investisseurs étrangers sans porter toute l’attention que l’on aurait dû aux forces vives de l’économie québécoise. C’est d’ailleurs le grand défaut du Plan Nord: on attend beaucoup des compagnies minières torontoises, chinoises, françaises, indiennes, alors que chaque PME de ce vaste territoire a son propre Plan Nord! La question devrait donc être: que faire pour que chacune réalise son plan et embauche plus de monde?
C’est vrai au sud comme au nord. À quoi sert-il de dépenser des centaines de milliers de dollars et d’heures d’efforts pour attirer de grandes entreprises étrangères à qui il faudra, par-dessus le marché, offrir des millions en subventions récurrentes, au risque de les voir repartir vers d’autres subsides plus juteux? Or, les PME québécoises sont là, qui ne demandent qu’à rester et à croître.