Un éditorial de Jean-Benoît Nadeau chez Avenues.ca

Source: min. des Affaires étrangères de l'Australie. CC 2.0.

Crédit: min. des Affaires étrangères (Australie) CC 2.0.

Que le ministre Gaëtan Barrette s’attaque enfin au scandale des «frais accessoires» est une bonne nouvelle. On a trop vu de cliniques d’ophtalmologie facturer les malades 200 $ pour deux gouttes de liquide pour les yeux ou 150 $ de frais d’ouverture de dossier. À bien des égards, cela ressemble à de la double facturation, une pratique condamnable. Le ministre Barrette a bien raison de mettre le hola sur les abus et de soigner le bobo en établissant des normes.

Mais pourquoi le ministre s’arrêterait-il en si bon chemin? Après avoir bulldozé les régies régionales et ses collègues médecins, il serait bon qu’il bulldoze aussi ses collègues du Trésor pour qu’ils acceptent des principes qu’ils devraient défendre, en bons «libéraux». Car ces «frais accessoires» n’ont d’accessoires que le nom, puisqu’ils touchent, pour la plupart, des traitements essentiels qui devraient être couverts par la Régie de l’assurance maladie. S’arrêter à une simple norme équivaut à mettre un cataplasme sur une jambe de bois.

En principe, le système de santé est celui de la gratuité universelle pour l’ensemble des soins médicalement nécessaires, sauf les médicaments. Mais les cliniques privées de vasectomie, de radiologie et d’ophtalmologie font payer à leurs patients entre 50 et 60 millions de frais additionnels, appelés «frais accessoires» par euphémisme. En se limitant à n’introduire que des normes, le ministre légitime aussi une médecine à deux vitesses comme il s’en pratique en France et aux États-Unis.

Lire la suite…