Un reportage de Julie Barlow et Jean-Benoît Nadeau, dans L’actualité.

Jian Ghomeshi à Vancouver pendant ses belles années. Photo: Penmachine / cc 3.0

Jian Ghomeshi à Vancouver pendant ses belles années.
Photo: Penmachine / cc 3.0

En attendant le jugement sur l’affaire Ghomeshi, qui doit sortir la semaine prochaine, il est bon de revenir sur ce procès surmédiatisé. Le sort de Jian Ghomeshi semblait réglé d’avance, mais tout a dérapé au procès, alors que l’avocate de la défense a réussi à semer un tel doute quant aux témoins à charge que l’accusé a jugé bon ne soumettre aucune défense.

Plusieurs journalistes qui ont suivi le procès, dont Ann Kingston, croit que l’on pratique une justice à deux vitesses dans les cas d’agression sexuelle puisque les témoins sont deux fois victimes – d’abord de l’acte de l’agresseur mais aussi du système de justice, qui questionne leurs motifs de façon abusive. Anne Kingston démonte avec précision cette mécanique implacable.

Toutefois, il faut aussi admettre que la loi a beaucoup progressé pour soutenir les victimes de ce genre de crime, mais un procès du type Ghomeshi est le pire des scénario: sans preuve matérielle, uniquement sur la foi des témoignages des victimes et de l’accusé sans tierce partie, sur des faits qui remon­tent à plus de 12 ans.

Plusieurs spécialistes pointent du doigt une enquête policière bâclée, effectuée sous la pression populaire dans une atmosphère de lynchage.

Les avocats font également valoir qu’il n’est pas dit que le juge fera le jeu de la défense. Après tout, c’est vers lui que se tournait le procès. Le dénouement dans quelques jours!

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