Extrait du livre Le français, quelle histoire! (Chapitre 19)
En dehors de l’Église et de la politique, les Canadiens français et les Acadiens ont développé des formes diverses, et parfois loufoques, de vie associative : conférences sur la langue, associations culturelles et même sociétés secrètes.
La première association fut créée lors d’un banquet tenu à Montréal le 24 juin 1834, jour de la Saint-Jean-Baptiste. Et parce que les banquets continuèrent d’être organisés à pareille date, Jean le baptiste devint le saint patron des Canadiens français ! Ce banquet mena à la fondation de la Société Saint-Jean-Baptiste, dont le mandat essentiel était de défendre les droits des Canadiens français.
Au cours des décennies suivantes, des dizaines d’autres associations naquirent. L’ordre de Jacques Cartier, fondé en 1926 à Ottawa, la capitale, était une société secrète vouée à assurer la pro motion des Canadiens français en infiltrant la fonction publique fédérale et les entreprises privées.
Le mouvement de la Société Saint-Jean-Baptiste engendra un vaste assortiment de symboles, dont certains, comme la feuille d’érable et le castor, devinrent des emblèmes canadiens. La Société créa l’hymne Ô Canada qui finit par remplacer le God Save the Queen en tant qu’hymne national du Canada en 1980. En 1944, son drapeau – croix blanche et quatre fleurs de lys sur fond bleu – devint celui de la province de Québec.