Une chronique de Jean-Benoît Nadeau parue chez MSN Actualités.
Les cérémonies du 11-Novembre revêtent un sens particulier en 2013 puisqu’elles marquent le début des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale.
Je m’étonne d’observer bon nombre de rapprochements entre les « poilus », surnom des soldats français pendant la Grande Guerre, et les résistants, figure marquante de la guerre suivante. La presse québécoise fait le même genre d’amalgame : le « Jour du Souvenir » y est davantage associé au Débarquement de Normandie (1944) ou de Dieppe (1942) qu’aux batailles de La Somme (1916) ou de Vimy (1917).
En apparence, la chose est farfelue puisque le 11 novembre est la date de l’armistice de 1918, qui marque la fin d’une guerre qui avait commencée quatre ans plus tôt en août 1914. Pas en 1939.
Mais la distance produit des distorsions, forcément. Il s’est déjà passé une génération depuis la chute du Mur de Berlin, en 1989. La Seconde Guerre mondiale, c’était il y a trois générations. Et la Première, quatre! En fait, en 1914, il était passé moins d’années depuis Napoléon qu’il ne s’en est écoulé depuis!
Mais j’observe que certains historiens parlent désormais des deux guerres mondiales comme des deux phases d’une seule et même guerre de Trente Ans – qui en a duré 31. Si bien que l’amalgame qu’en font les médias n’est pas entièrement faux. Lire la suite »