On parle beaucoup de bilinguisme depuis un petit moment dans la presse et cela m’inspire quelques réflexions sur Ottawa.

Depuis des années, je recherche la bonne formule pour résumer l’impression qu’elle produit. Ça m’est venu l’autre jour sur la 417, en revenant d’un weekend de patin en famille au canal Rideau :

Ottawa est une capitale indigne.

Pas plate, pas niaiseuse : juste indigne.

Oh! Elle a ses mounties, ses soldats, son gouverneur général, son parlement, sa cour suprême et juste ce qu’il faut de musées, de restaurants.

Mais en soi, elle pourrait bien être la capitale de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, de l’Irlande, ou de n’importe quel pays du Commonwealth.

Mais elle ne représente pas le Canada parce qu’elle tourne le dos au fait français, qu’elle ignore de son mieux.

Ce qui ressort d’Ottawa, c’est son vieux fond orangiste anticatholique et antifrançais, un vieux fond assimilationniste sur fond de guerres de religion européennes dont ils ne sont absolument pas revenus.

Un vrai Canadien devrait être bilingue et Ottawa n’est pas une ville canadienne. C’est une ville enfantée par un empire, mais foncièrement étroite.

Même si elle comptait dix millions d’habitants, cela resterait une moitié de capitale. Ou, plus exactement, la capitale d’un pays qu’elle ne veut pas.

Il y a bien eu quelques changements depuis l’arrivée de Dalton McGuinty comme premier ministre de l’Ontario en 2003. Mais McGuinty n’a pas réussi à casser Ottawa.

Je ne comprends d’ailleurs pas les fédéralistes québécois de ne pas attaquer ce symbole avec acharnement.

Par exemple, en exigeant le transfert immédiat de la capitale à Montréal.

Car Montréal demeure la seule grande ville du Canada qui soit réellement canadienne.