Deux événements survenus le même jour, vendredi, ont remis du piment dans le débat linguistique.

D’abord à Halifax, le député conservateur Maxime Bernier déclare que « le Québec n’a pas besoin de politiques linguistiques » parce que les entreprises « savent que nous parlons français au Québec. »

Pendant ce temps, à Washington, Fox News débranche Stephen Harper, alors en visite officielle, parce qu’il amorce son discours en français.

Explication du présentateur: Fox News ne diffuse pas en français.

LE DROIT D’AGIR

Maxime Bernier en rajoute d’ailleurs sur son blogue. En résumé, le gouvernement du Québec n’est pas légitime de restreindre la liberté des individus (ou celle des entreprises).

Selon quelle logique une société ne pourrait pas agir sur des entreprises privées qui pourtant agissent sur elle?

Sur l’excellent site Aménagement linguistique dans le monde, vous constaterez que tout gouvernement qui se respecte a des politiques linguistiques – pas juste le Québec!

32 États américains se sont déclarés officiellement de langue anglaise. De tout temps, les provinces canadiennes ont eu une politique linguistique – celle d’assimiler les francophones. Depuis 1968, elles se sont donnés des lois sur les services en français. Sans oublier le gouvernement fédéral, officiellement bilingue.

POURQUOI SE GÊNER

Il est vrai que le Québec se distingue par une politique explicitement dirigée vers les entreprises. Parce que le Québec a clairement décidé de ne pas seulement subir les politiques des autres.

Le geste de Fox News est aussi éloquent d’une vision du monde. Les autres cultures y sont occultées si elles ne s’expriment pas en anglais. C’est simple, c’est clair.

On débranche le premier ministre du principal partenaire commercial des Etats-Unis parce qu’il s’exprime dans une de ses langues nationales.

C’est leur politique et ils ne sont pas gênés d’en avoir une, celle d’ignorer le français. Ils ne sont pas les seuls.

Pourquoi se gênerait-on?