Une chronique de Jean-Benoît Nadeau sur le blogue du Forum mondial de la langue française.
On parle beaucoup de la domination de l’anglais comme langue des sciences, mais voici un fait avéré : les scientifiques francophones publient peu. Pour Serge Borg, membre fondateur et vice-président du Groupe d’études et de recherches pour le français langue internationale (GERFLINT),
« Les revues sont rares et souvent saturées. Il faut parfois attendre deux ou trois ans avant d’être publié, ce qui est intolérable ».
Cet organisme, fondé en 1999 par le grand linguiste Jacques Cortes, vise à régler ces problèmes. Son principal outil : un ensemble de 32 revues portant toutes le même nom, Synergies, mais diffusant les travaux de chercheurs de 32 pays ou groupes de pays. Parmi les plus dynamiques :Synergies Brésil (12 numéros) et Synergies Algérie (15 numéros), mais il y en existe aussi pour les pays baltes (huit numéros), les pays germanophones (4 numéros), la Corée (2 numéros), l’Italie (9 numéros), le monde arabe (7 numéros) et même le Royaume-Uni et l’Irlande (quatre numéros) !
Serge Borg, maître de conférences à l’université de Franche-Comté, nous expliquait lors de notre rencontre :
« Notre expérience montre que le monolinguisme scientifique n’est pas une fatalité, dès lors que l’on met en place un espace éditorial structuré en réseau »