Une chronique de Jean-Benoît Nadeau dans Le Devoir.

La Coupole de l'Académie, vue de l'intérieur. Photo: JBN

La Coupole de l’Académie, vue de l’intérieur. Photo: JBN

Ma chronique « Dany l’immortel » sur l’indigence de l’Académie française a suscité des réactions auxquelles il faut répondre. La fascination qu’exerce l’Académie française en tant que symbole montre bien qu’il existe une demande d’académie, une aspiration francophone vers un certain idéal de pureté, une conscience de la langue. Elle fut même créée pour la combler.

Certes, l’Académie « fait » un certain nombre de choses, mais son action est celle des « faiseurs », puisqu’elle n’a jamais su faire ce qu’elle avait promis : produire un dictionnaire et une grammaire qui feraient référence. La démonstration de son insuffisance et de son amateurisme est très facile à faire : il suffit de regarder ce qui se fait ailleurs.

Il y a vingt ans, je vous aurais écrit que l’Académie française est inutile parce que l’académisme est une notion dépassée. J’ai changé d’idée après avoir visité l’Académie de la langue hébraïque, à Jérusalem, et la Real Academia Española, à Madrid. Les réalisations de l’Académie de la langue hébraïque, qui a ressuscité une langue jadis morte, prouvent qu’une académie n’est pas nécessairement le tombeau de la langue.

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