Un éditorial de Jean-Benoît Nadeau chez Avenues.ca
Dans l’affaire du pipeline Keystone XL, il est tout à fait bizarre que le gouvernement fédéral se dise surpris du refus américain. La cause était entendue depuis longtemps. Le pétrole albertain sent le soufre, au propre comme au figuré. Et les Américains, étant eux-mêmes redevenus exportateurs, n’avaient aucun intérêt à laisser transiter davantage de pétrole albertain sur leur territoire.
Cette décision ramène le Canada à la case départ: par où sortira le pétrole albertain? Et que faire avec les sables bitumineux? Le nouveau gouvernement à Ottawa a devant lui une belle occasion d’orienter les choix avant que les prix et la production repartent à la hausse.
C’est une évidence souvent oubliée, mais le pétrole voyage – en bateau, en tuyau, en train ou en camion. Et il voyage parce qu’il s’agit d’un produit quasi miraculeux: son rendement énergétique est inouï, il est facile à contenir et l’on peut en tirer 6000 sous-produits industriels, allant de la vaseline au plastique, en passant par la cire, le nylon, les engrais et l’asphalte.