Quand on comprend bien le nombre réel de francophones en Amérique, on saisit mieux le potentiel et les opportunités que cela représente, pour les Québécois, mais pas seulement eux.

Maintenant que nous nous sommes dotés de lois visant à protéger le français au Québec (et ailleurs au Canada, dans une moindre mesure), le temps n’est-il pas venu de réfléchir aux moyens d’ouvrir de nouveaux marchés francophones?

Rien qu’aux États-Unis et au Canada (hors Québec), j’avais personnellement recensé en 2006 une liste de 900 associations francophones et francophiles.

La clientèle francophone est certes dispersée sur un très large territoire, mais les nouvelles technologies comme Internet, le iPad, Twitter, Facebook permettent de les joindre comme jamais.

Ces francophones sont d’autant plus ouverts et curieux qu’ils ont appris le français parce qu’ils sont instruits.

Langue américaine

Il est urgent que les Québécois intègrent la réalité continentale de leur langue et agissent en conséquence. Le français n’est pas seulement une chose à chérir et à protéger : c’est aussi un marché à conquérir et un territoire à occuper.

Ça veut dire que quelqu’un doit se lever et créer le premier média francophone nord-américain. Ça veut dire que nos producteurs de films, de livres, de disques, de livres, de magazines, de journaux doivent se structurer pour fédérer un public francophone qui s’ignore et dont la taille est le triple du public québécois.

Ça veut dire aussi qu’on peut régler en cinq ans le problème de recrutement des universités québécoises si on se donne la peine d’envoyer des recruteurs faire le tour des lycées et collèges français, des Alliances françaises et des écoles d’immersion française.
L’effet direct : dans dix ans, nous aurons moins de mal à trouver des médecins parlant français, des avocates, des ingénieures, des infirmiers, des enseignants. Ça veut dire que les entreprises exportatrices trouveront non seulement des cadres locaux sachant le français, mais des candidats acceptables d’horizons très divers pour leurs conseils d’administration.

Mais pour y arriver, il faut une vision du français basée sur des faits et non pas des légendes ou des mythes.

Si vous cherchez un regard différent en français, vous allez le trouver.