Une chronique de Jean-Benoît Nadeau dans Le Devoir.

Port-Louis, capitale d'île Maurice.  Crédit: Thierry / CC 3.0

Port-Louis, capitale d’île Maurice.
Crédit: Thierry / CC 3.0

On s’est habitués à beaucoup de ronron venant des organisations francophones. À tel point que je ne m’attendais pas à grand-chose de la table ronde « La stratégie économique pour la Francophonie : une ambition pour une mondialisation équilibrée » dans le cadre de la Conférence de Montréal, début juin.

Ô surprise, il en est sorti quelque chose ! Certes, quelques intervenants, cédant à la coutume, ont déblatéré sur le voeu pieux de la « mondialisation équilibrée ». Heureusement, le consultant mauricien Dev Chamroo est venu brasser la cage en racontant comment cette île de 1,2 million d’habitants s’est positionnée pour devenir le Hong Kong de l’océan Indien.

Au moment de l’indépendance en 1968, tout allait de travers pour cette ancienne colonie britannique : 25 % de chômage ; monoculture de canne à sucre, quinze familles contrôlant toute l’économie ; main-d’oeuvre de fonctionnaires et de paysans ; 90 % des capitaux aux mains des étrangers. « Tous les ingrédients d’une catastrophe économique étaient réunis », a-t-il expliqué.

Et pourtant, 47 ans plus tard, ce petit pays, cinq fois la taille de la ville de Montréal, exporte pour 7,7 milliards de dollars vers 123 pays. Dans cette économie diversifiée, les services comptent pour 72 % de l’activité. La canne à sucre ne représente plus que 1,2 % du PIB.

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