Une chronique de Jean-Benoît Nadeau dans Le Devoir.

Conférence de Jean-Benoît Nadeau à Bourges, organisée par l'Association Berri-Québec.

Conférence de Jean-Benoît Nadeau à Bourges, organisée par l’Association Berry-Québec.

Un jour, les linguistes sauront peut-être mettre une date sur ce changement important, évident comme le nez au milieu du visage, mais qui est entré par la petite porte sans faire de bruit : dans l’oreille des Français, les Québécois n’ont plus d’accent.

Il y a quinze ans, j’avais passé quelques années en France, et les remarques sur l’accent étaient constantes dès qu’on débarquait de l’avion. Certains avaient même le culot de me corriger en disant qu’ils ne comprenaient rien à mes paroles — sans expliquer, bien sûr, comment il est possible de corriger ce qu’on ne comprend pas !

Je suis retourné en France toute une année, en 2013-2014, et j’ai été fort surpris de devoir attendre trois semaines avant qu’un Parisien fasse une première remarque, favorable, sur mon accent. En fait, durant ces douze mois, les remarques désobligeantes se sont comptées sur les doigts d’une main.

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